La maîtrise du golfe de Marseille a longtemps opposé patrons marseillais, pêcheurs espagnols et marins napolitains. Soumises à une exploitation trop intensive, certaines espèces ne sont plus que rarement observées lorsque s’achèvent les temps révolutionnaires. La certitude d’un appauvrissement inexorable des espaces marins gagne alors progressivement les populations littorales. Elle ne quittera plus le port jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. La mémoire des richesses marines du passé est cependant préservée. Dès les premières décennies du XVIIIe siècle, savants et collectionneurs ont patiemment inventorié chacune des espèces peuplant le golfe, faisant de Marseille l’un des berceaux de l’histoire de l’océanologie.