Les Huguenots et l'Atlantique - Fidélités, racines et mémoires
(dir.) Mickaël Augeron, Didier Poton, Bertrand Van Ruymbeke
milliers de personnes, nobles, soldats, pasteurs, négociants ou petites gens qui
quittent le royaume de France, pour des raisons religieuses ou dans l’espoir,
tout simplement, d’une vie meilleure. Certains parviennent à bâtir de
formidables fortunes dans les colonies étrangères, tandis que d’autres se
contentent d’y diffuser idéaux, nouvelles techniques ou pratiques cultuelles,
contribuant à modeler les sociétés d’accueil sur le plan culturel. Sait-on par
exemple qu’il existe encore à New York une église de langue française, héritière
directe de l’installation de colons huguenots dans l’île de Manhattan (New York)
au XVIIe siècle ? que les villes de New Rochelle, dans l’État de New York, et de
New Bordeaux, en Caroline du Sud, ont été fondées par des réfugiés français ?
que ces mêmes huguenots ont contribué au développement de la viticulture en
Afrique du Sud, à partir de la région de Franschhoek, le « coin des Français » ?
Que leur périple a été exploité tant par les démocrates américains que par les
idéologues du Ku Klux Klan, les tenants de l’Apartheid ou les presbytériens du
Brésil ? Mythifiée par les uns, méconnue par les autres, cette « histoire du
Refuge » n’en constitue pas moins un puissant ferment identitaire pour les
descendants de huguenots ou les communautés réformées actuelles. Ces héritages
partagés, qui dépassent les frontières nationales, sont source d’une mémoire
commune qui contribue depuis la fin du XVIIIe siècle à rapprocher les deux rives
de l’Atlantique autour de projets fédérateurs et d’échanges
croissants.
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